4 avril Lesotho


Le backpackers propose une sortie d’une journée dans le Lesotho,  « dans un endroit très reculé du royaume ou il n’y a jamais de touristes », il faut le passeport puisqu’on passe une frontière internationale, on va emprunter la Monantsa Pass, au N-E du Lesotho, et c’est logique qu’il n’y ait pas de touristes puisqu’il n’y a aucun panneau qui signale ce passage transfrontalier que l’on rejoint après avoir traversé un interminable township qui correspond à l’ancien bantoustan du Qwa Qwa (à prononcer avec les clicks qu’ils utilisent dans les langues de la région) où le régime de l’apartheid avait parqué plus de 200 000 personnes dans un espace réduit et dénué de ressources bien sûr, pas très folichon comme coin. La route est en fait une piste de terre accroché aux flancs des montagnes qui mène à un poste frontière sud africain, et là on sent bien le décalage entre les deux pays, le poste sudaf est moderne, fonctionnel, avec des toilettes spacieuses et propres, etc., alors qu’il y a très peu de passage finalement. On nous tamponne un cachet de sortie du territoire et coté Lesotho, eh bien il n’y a pas de contrôle, le pays serait-il « ouvert », non, non, le guide explique qu’il y avait autrefois une barrière sur la route avec deux douaniers mais qu’ils ont finalement renoncé à conserver ce poste, nous serons donc des clandestins dans le pays, quelle aventure, et il ne faut surtout pas essayer de quitter le pays par une autre sortie avec un poste frontière car nous serions considérés comme des illégaux, j'envisage avec un mélange de sueurs fro et d'excitation un séjour dans les geôles  du Lesotho.
On commence par une visite à l’école du coin, et là je me crispe en attendant le récit et les clichés tire-larmes afin de nous soustraire quelque argent (ma cassette, ma cassette !) mais non, pas du tout, le directeur de l’école est sympa, il nous raconte l’histoire de l’école, propose à la vente des objets artisanaux du coin et remercie les gars du backpackers de l’aider à construire quelques nouvelles salles de classe, une partie du prix de la sortie est consacrée à cela. On grimpe un peu à pied, les vues sont vraiment superbes et on croise tous les clichés touristiques du Lesotho, des personnes  enveloppées dans des couvertures bariolées, des cavaliers, l’office du tourisme les aurait-t-il placés là sur notre passage, des huttes rondes, etc.
On regarde quelques peintures rupestres San, bien abimées et on redescend au village gouter une bière d’ananas, pas terrible comme tous ces alcools à fermentation rapide. On goute aussi au plat local : le « pap » (du sosso mais) accompagné de feuilles cuites en sauce correspondant  à nos brèdes réunionnaises, c’est très bon. Il y a quand même une minuscule boutique/bar avec « be disarmed »peint sur la tôle au dessus de la porte comme dans un saloon du Far West où on peut acheter la bière du Lesotho : la Maluti.




3 avril 2011 Jo'burg-Drakensberg

(3 avril 2011) A l’aéroport de Johannesburg, passage rapide, efficacité et amabilité des administrations sudafs comme d’habitude (ça change de Maurice, Mada ou La Reunion), acheté un téléphone portable, une voiture nous attend, c’est une Chevrolet, ouaaahhh, je me souviens de la vieille Chevrolet Corvair que mes parents avaient à Madagascar quand j’étais gamin, la grande classe…
Mais de nos jours Chevrolet fait aussi des modèles pot de yaourt, comme la Spark en Afrique du Sud, fin du rêve américain. Elle est très bien cette « Chevy », elle a quatre portes et nos deux sacs rentrent dans le coffre, à l’abri des regards et de la convoitise de notre prochain.

A gauche, à gauche, bon sang, ne pas oublier de rouler à gauche en sortant de l’aéroport et en avant pour les grands espaces, mais avec seulement quelques heures de sommeil la nuit dernière, les grandes lignes droites sont hypnotisantes, vos yeux sont lourds, … keep left, keep left, keep left.
On arrive dans le Drakensberg par le nord, c’est grandiose, on dort face aux remparts qui marque la frontière du Lesotho, « the Mountain Kingdom »