19 avril Addo Elephant National Park

Le 19 avril sera The Day of the Jackal, puisque nous croisons deux chacals dans la matinée et un autre l’après-midi, le chacal semble donc être un animal diurne et contrairement aux idées négatives liés à son nom, ce canidé à une tête plutôt sympathique, on l’embarquerait bien. Nous croisons aussi bien sûr des éléphants, des zèbres, des buffles (l’animal le plus dangereux pour l’homme apparemment, il fait d’ailleurs partie des Big Five : éléphant, buffle, lion, guépard, rhinocéros), …
 



Le soir du 19 nous dormons à Port Alfred, port de plaisance, maisons cossues et un grand pub face à la mer, la ville est une des destinations favorites des étudiants de Grahamstown, à moins d'une heure de route.

18 avril Grahamstown - Addo

Nous décidons d'aller jusqu'au "Addo Elephant¨National Park" pour une dernière immersion dans la vie sauvage avant de faire demi-tour et de revenir vers Pietermaritzburg.
http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF8&hl=fr&msa=0&msid=202052530394387235075.0004a29dd8d1e38f51fae&z=6

17 avril Grahamstown

Je viens de finir La Ligne de front de Jean Rolin, récit de voyage en Afrique Australe en 1987, et cela me confirme dans mon opinion : J.R. est le meilleur auteur de récit de voyages vivant. Ce n’est pas bien mais je ne résisterais pas au plaisir facile de la citation :
« Il y a deux choses également absurdes dans un voyage dont le projet et le tracé n’obéissent à aucune nécessité impérieuse, c’est le début et la fin. Entre-temps, on peut toujours se dire que l’on relie ces deux points, et les difficultés de toutes sortes auxquelles se heurte la réalisation d’une entreprise aussi simple dans son principe lui confèrent jour après jour une légitimité provisoire, sans doute, et volatile, mais suffisante, au moins pour un esprit relativement peu exigeant, enclin à considérer par exemple que l’existence d’une roue se justifie par le fait qu’elle tourne. Mais par où commencer, et pourquoi s’arrêter là plutôt qu’ailleurs ? »
Pour notre part, nous en sommes au mitan de notre séjour, il va falloir choisir ce que nous faisons désormais, il y a deux options pour le w-e suivant (de Pâques), continuer vers le Cap et participer au festival « Rock the River » [www.rocktheriversa.co.za] qui a l’air bien rock, ou remonter vers le KZN vers le « Splashy Fen Festival » [www.splashyfen.co.za], vieux festival à la réputation plus country, « soft ». Nous nous décidons pour le Splashy Fen parce que plus on descend, plus il fait froid et ça commence à bien faire, et surtout, Florent à Pietermaritzburg veut aussi faire un festival et il a réussi à trouver des tentes et des sacs de couchage, ce qui simplifie beaucoup la logistique et ses amis locaux lui conseillent de faire le Splashy Fen qui est quand même devenu une institution ici, c’est le « Woodstock » local. Va donc pour le festival au pied du sud Drakensberg malgré une vague appréhension lorsque font irruption dans mon cerveau reptilien des images cauchemardesques me représentant entouré de barbus flower power dans des effluves d’encens.

16 avril Grahamstown

Il y a un concert de rock ce soir au Slipstream Sportsbar, encore un bar avec scène et toit-terrasse, quelques personnes plus toutes jeunes jouent au billard face au comptoir, probablement les vrais habitués du bar, qui ce soir est plein de jeunes étudiants venus pour le concert, un des vieux finira la soirée vêtu d’un uniforme qui ne semble pas de pacotille, nostalgie du bon vieux temps ou on savait qui étaient les maitres ? J’évite soigneusement la proximité ou le regard des anciens afin d’éviter toute discussion laborieuse puisque mon âge devrait plutôt me catégoriser parmi les amateurs de queues et boules que parmi les fans  de rock. Le premier groupe qui n’était pas sur l’affiche semble être de Grahamstown, vient ensuite Dance You’re on Fire qui font une tournée dans tout le pays pour la sortie de leur album et semblent se porter en haute estime, ils tirent un peu la gueule et houspillent l’ingé-son au début parce que le son n’est pas assez bon, le groupe fait une pause, le temps pour le bassiste d’aller chercher son propre ampli. Les premiers morceaux ont la pèche, puis ils annoncent que les morceaux suivants sont ceux du nouvel album et il semble alors être temps pour nous de commander une nouvelle tournée de bières et d’apprécier l’ambiance du toit-terrasse. Southern Gipsey Queen finit la soirée, des musiciens sympathiques, une jolie chanteuse, et une musique entrainante qui ne pèche pas par excès d’originalité.

16 avril Kwandwe Game Reserve

On va faire un tour en Chevrolet vers le nord de Grahamstown, un portail gardé ferme l’accès de la Kwandwe Game Reserve mais la route qui traverse la réserve est une route publique, on a donc le droit de l’emprunter, il est juste interdit de prendre les pistes transversales privées, on a droit ainsi en une heure de route au spectacle de zèbres, girafes, un éléphant et juste à la sortie, « Ingonyama ! », une famille de 4 lions se repaissant d’une carcasse à moins de 20 mètres de nous ; protégés par une clôture et c’est tant mieux car papa lion ne semble pas vouloir partager sa barbaque avec des étrangers.



14 avril Grahamstown

Grahamstown ressemble à une grosse bourgade de province britannique, elle était pourtant autrefois la 2e plus grande ville de la colonie du Cap, elle est au cœur du « Frontier Country », c'est-à-dire dans une zone où se sont affrontés Boers, Xhosas et Britanniques lors de l’expansion coloniale.
Grahamstown est une ville universitaire plutôt agréable qui accueille Rhodes University, vieil établissement de langue anglaise qui ressemble à l’image qu’on se fait d’une vieille université anglaise, la ville est aussi jalonnée de « Colleges » réputés, des lycées privés.
Nous retrouvons là un embryon de colonie d’universitaires réunionnais, on va fêter ça au Rat and Parrot, un grand pub anglais avec plusieurs salles, un étage, un beer garden et un bon choix de bières sudaf à la pression, en pintes, des bières confuses et des souvenirs mousseux le lendemain au réveil, tardif.

13 avril Port St John – Cintsa

Nous reprenons la route pour descendre la Wild Coast, il faut reprendre par l’intérieur, il n’y a pas de route le long de la « Côte Sauvage », ceci expliquant sans doute cela. Nous nous arrêtons à Cintsa, pas loin d’East London,  dans un backpackers isolé, le Buccaneers, proposant des chambres et un bar assez animé, avec même des concerts occasionnellement, à deux pas d’une immense plage bordée de grandes dunes, des cavaliers et des surfeurs rares ajoutent au cachet du lieu, mais ici l’eau de l’Océan Indien est beaucoup plus glaciale qu’à Durban, l’équitation ça doit être sympa. On peut aussi canoer et remonter la rivière depuis l’estuaire.

12 avril PSJ - Pendant ce temps au Swaziland

A la lecture des journaux locaux je constate que le vent de révolte qui agite le nord du continent semble avoir soufflé jusqu’au Swaziland, dernière monarchie absolue d’Afrique subsaharienne, pays jusqu’alors engourdi dans son respect des traditions et du roi. Les manifestations prévues par les syndicats et l’opposition démocratique ont bien sur été interdites parce qu’elles ne respectent pas « les règles en vigueur », des check-points militaro-policiers couvrent le pays et de nombreux leaders opposants sont arrêtés et harcelés s’ils ne sont pas en exil, le régime swazi montre son vrai visage qui n’est pas celui d’une monarchie bonhomme. Le (jeune) roi est pourtant un despote éclairé, il y a quelques années, pour faire face à l’épidémie de sida il a décrété pour toutes les jeunes filles du royaume une interdiction de rapports sexuels, lui-même n’étant pas concerné évidemment puisque deux mois plus tard il épousait une jeune fille de 17 ans, le pays est sans doute le champion de la polygamie dans le monde, le roi a déjà plus de 10 épouses mais il a encore de la marge pour égaler son père qui a laissé 120 veuves officielles. Ceci dit le président sud africain, un zoulou, a lui aussi plusieurs épouses suivant la tradition de son ethnie et est fiancée à une princesse swazie, des mauvaises langues prétendent que cela peut expliquer le silence prudent des autorités sud africaines face aux évènements dans le petit pays voisin, heureusement les syndicats et partis d’Afrique du Sud soutiennent les réformateurs swazis.

Mais tout cela est assez lointain, après tout, il en faudra plus pour me couper l'appétit ; à Port St Johns, le N.E.W.S. est un excellent petit restaurant, j'y commande mon premier "eisbein" (jarret de porc) du séjour et il est délicieux, tendre au coeur et la couenne croustillante comme des gratons... yummy

11 Avril Durban-Port St Johns par la R61

On rentre dans le Transkei, un ancien bantoustan, donc une région assez pauvre. Les petites maisons sont peintes de couleurs fluo délavées, apportant un peu de gaité dans cette région vallonnée plutôt aride. Port St Johns, 3000 habitants, sur la bien-nommée Wild Coast, assez isolée, est nichée dans l’estuaire de la Umzimvubu River qui forme une gorge offrant une vue grandiose à l’arrivée, entourée de forêt subtropicale. Les sud-africains aiment venir s’y mettre au vert et la population fait plus que doubler en haute saison, mais la 1st Beach dans l’embouchure est peu engageante, et l’eau de la 2d Beach, à 4 km entre deux pointes rocheuses, est elle aussi sérieusement troublée par les rejets boueux du fleuve après les pluies, et très houleuse. Pas vraiment l’image qu’on se fait d’une station balnéaire.
Le backpackers Jungle Monkey a une jolie vue et un bar sympa agrémenté d'une petite scène où trone une batterie, des zicos du coin ou parfois d'ailleurs viennent jouer là.

DURBAN Unit 11 + Burn

De nombreuses rues de Durban ont été renommées, ce qui prête souvent à confusion. Le charme des noms des héros de l’émancipation sud-africaine requiert un certain effort pour un esprit accoutumé aux noms européens mais la municipalité n’oublie pas les révolutionnaires du monde entier, ainsi Moore st. est devenue Che Guevara st.
Dans Matthews Meyima Rd (ex Stamford Hill Rd) une petite ruelle pénètre dans un bloc d’anciens bâtiments aux grandes baies vitrées, d’anciens ateliers textiles semble-t-il. C’est là, dans un grand entresol, que se trouve le bar Unit 11 (www.unit11.co.za), un bar concert alternatif, arty et plutôt branché rock folk, Dan le patron et sa sœur designeuse, ont aussi un label, Hruki (http://www.hruki.com/), qui propose des packs tee-shirt + CD des groupes locaux qui leur plaisent. Ce soir là, deux joueurs au look improbable, pantalon fuseau, pull anglais et une moustache, jouaient une musique folk acoustique tout aussi improbable, je me demande encore si le concept n’était pas de jouer limite faux et de passer plus de temps à s’accorder pour un morceau qu’à le jouer. Heureusement Dan et sa sœur ont pris la suite pour quelques morceaux avec en final une géniale reprise folk de Where Is My Mind.

Le Burn est dans Wall St à quelques centaines de mètres du Unit 11, il a paraît-il déménagé suite à un incendie, d’où le nom. Il est situé au 3ème étage d’un ancien entrepôt, auquel on accède par une cage d’escalier que l’on gravit dans la pénombre en souhaitant que ce genre d’incident ne se reproduise pas. Les flammes de l’enfer décorant le lieu sont en adéquation avec sa population gothique et son gros son métal. Le bar, assez spacieux pour abriter des hordes de headbangers, donne sur un immense toit terrasse avec vue panoramique sur Durban by night. C’est aussi une salle de concerts qui ont lieu, eux, au 2ème étage.

8-10 avril Durban

Il y a pas mal d’années de ça, Durban nous avait laissé l’impression d’une ville un peu sale, peu sûre, sur le déclin. Et là nous découvrons une ville rutilante, rénovée, pimpante. Le front de mer correspondrait à l’image qu’on pourrait se faire d’une Floride de carte postale. The Point, le quartier de la pointe sud du port de Durban, où je me souviens avoir cherché vainement un pub autrefois, dans un décor de docks abandonnés et de parfait coupe-gorge, abrite aujourd’hui des immeubles neufs et le Ushaka Marine World, un parc à thème marin avec des faux lagons où évoluent requins et plongeurs, des dauphins, pingouins, toboggans, … et, échoué au milieu, un immense cargo steamship reconstitué avec dans sa soute un aquarium à requin et des restaurants où quelques tables à proximité des vitres vous permettent de diner à quelques mètres de ces sympathiques poissons. Il n’y a pas de requin au menu.

7 avril PMB

André s’occupe du backpackers « 312 Prince Alfred street », une vieille maison victorienne avec des chambres très coquettes à un prix très abordable. André est un Afrikaner originaire de PMB à l’esprit très ouvert qui saura conseiller les meilleurs endroits de la ville et racontera, avec sans doute une pointe de nostalgie mais sans aigreur, ses souvenirs de la ville et de la maison à laquelle il reste très attaché même s’il a voyagé et vécu à l’étranger et trouve que la ville est moins vivante et agréable que celle qui correspond à ses souvenirs d’étudiant bohème.

6 avril The red Door (PMB)

A Pietermaritzburg, the Red Door (Quarry Rd, off Victoria Rd) est un bar comme on les aime, une petite rue bordée d’entrepôts, un panneau the Red Door à peine visible, un escalier métallique extérieur mène au premier étage du bâtiment où une grande salle abrite une scène, un grand comptoir, des billards et une nuée de vinyles suspendus au plafond, un passage au fond donne sur un vaste toit terrasse. Tout cela noyé sous une bande-son rock, à fond bien sûr.

5 avril Parc Royal Natal - Pietermaritzburg

Le gigantesque « amphithéatre » naturel du Nord Drakensberg se trouve dans le Royal Natal Park. Des bandes de babouins trainent sur la route et exhibent leur cul rouge, interdiction de les nourrir sinon pan-pan. On prend le sentier vers les Tiger Falls. Il n’y a pas de tigre en Afrique, encore l’héritage d’un colon britannique nostalgique des Indes ? Le sentier longe des bassins et rapides, « the cascades » avant de grimper assez abruptement sans pitié pour les mollets jusqu’au Look Out Rock  et de rejoindre les Tiger Falls dont le rideau d’eau cache une assez profonde grotte qui semble droit sortie, il est vrai, d’un récit Kiplingien.


Pietermaritzburg (PMB) est la capitale administrative du Kwazulu Natal (KZN). Notre recherche d’un pub-café-restaurant digne de ce nom au centre ville à la nuit tombée (18 heures) sous la pluie s’avère vaine. Tout cela pour finir à quelques centaines de mètres de notre chambre au pub le Stagecoach, « la diligence », où l’on a mangé nos premiers ribs du séjour sous des posters d’indiens et de cowboys.