Avril2012 Wash.DC Seneca Creek

(Ames sensibles s’abstenir) En lisière de la forêt de Seneca Creek, tandis que les Bambis batifolent au voisinage des écureuils et des canards, Jojo le moineau a rencontré un funeste destin sous les serres d’un rapace qui le plume lentement et le déguste à petites becquetées. Mon Dieu, que la Nature est cruelle.






Sinon, pour votre repas, je conseille aux amateurs de vin et de cinéma un Coppola, très bon vin. http://www.franciscoppolawinery.com

Avril2012 Wash.DC Museum of American History

Le musée de l’histoire américaine http://americanhistory.si.edu parle des guerres, ahhh les tuniques bleues et grises de la Guerre Civile, « on les aura José, on les aura ».

Le drapeau des confédérés ressemblait à celui de l'Union, ce qui provoqua des confusions durant les premières batailles et aboutira à la création du "battle flag" sudiste qui connut le succés que l'on sait sur les vestes en jean de jeunes hardos boutonneux

Une immense expo sur les transports avec des grosses locomotives, des bagnoles, trams, camions, … et une Harley-Davidson 1942 à coté d’une Indian 1941, plus un scooter de 1945 qui n’a pas franchement l’élégance des Vespa. Vrrrrooooouuuuummmmmmmm

Au rayon numismate, un étonnant billet de 5 $ de 1899 avec une tête de chef sioux, à cette époque les Amérindiens ne représentent plus une menace. Par la suite la tête de Lincoln s'imposera.

Connaissez-vous l’histoire de Bud le bulldog et ses lunettes ? En 1903 le Dr Nelson Jackson joue les Phileas Fogg du volant et parie dans un club de San Francisco qu’il peut traverser les Etats-Unis en voiture en moins de 90 jours, il n’y a pas de routes qui traversent le continent à cette époque, il achète une voiture, engage un mécanicien et part en suivant une route par le Nord. Dans l’Idaho il acquiert un bulldog, Bud, qui va les accompagner pour le reste du voyage et comme la poussière irrite les yeux du chien, Jackson lui achète une petite paire de lunettes. Ils accompliront la 1ere traversée du pays en voiture en 64 jours.
 Les lunettes de Bud




21avril2012 Wash.DC

Ce soir concert organisé par All Our Noise une web tv de zik alternative http://www.allournoise.tv, ça se passe à Montserrat House ou on est déjà allé. Ils servent toujours de la Sapporo à 8 $, mais bon c'est des mokes de 650 ml, ça peut aller, par contre leur vin rouge est une piquette.
En première partie The Plums, un groupe de musique expérimentale, une expérience qui prend la forme d’un long morceau de 20-25 mn dissonant et aigu qui tourne assez vite au repli général d’une bonne partie de la salle vers le minuscule espace en plein air pour fumeurs sur le coté, n’est pas Sonic Youth qui veut.
Ensuite viennent les Buildings http://www.allournoise.tv/2010/01/aon-sessions-buildings un groupe Noise et c’est chouette, dire qu’il y a quelques années je ne connaissais pas la Noise, j’avais probablement un vague à priori négatif alors que c’est génial cette musique rock déstructurée, merci aux Marvin de m’avoir rendu moins bête (euh…) et à Xavier de les avoir fait venir à La Réunion.
Et pour finir, Sun Wolf, c’est sympa, le chanteur est beau gosse et son uniforme d’officier d’opérette lui va à ravir.
http://www.allournoise.tv/2012/05/recap-aon-presents-volume-3/
Cette fois personne ne nous offre d’albums, on va donc acheter celui des Buildings, un vinyle bien sûr, qu’est-ce que vous croyez (dire qu’il y a quelques semaines j’avais quasi oublié l’existence de cet étrange objet sphérique et strié), heureusement le téléchargement de l’album en mp3 est inclus. 

Avril2012 Wash.DC Museum of Natural History

Bon, on va cesser de chercher des superlatifs pour décrire les musées de la Smithsonian parce que je vais finir par en manquer. Au Musée d’histoire naturelle http://www.mnh.si.edu : des squelettes à foison, des dinosaures, et plein de gamins autour bien sûr (en chair et en os les gamins hein), des animaux géants disparus. Un éléphant grandeur nature à l’entrée, un zoo d’insectes avec des tarentules grandes comme ma main (mangeuses d'oiseaux) et des cent-pieds qui doivent faire mal, des momies égyptiennes d’humains, chats, crocos, … Les Neanderthal, Cro Magnon et cousins sont tous là. La partie géologie montre des météorites (va falloir que j’examine de près les cailloux du jardin) et des milliers de gemmes, des quartz géants et le fameux diamant Hope, qui fit partie de la couronne de Louis XIV avant de disparaitre dans les pillages de la Révolution Française pour réapparaitre en Angleterre puis en Amérique.
On se demande ce que fait là African Voices, une expo qui offre une vision un peu simplifiée des cultures africaines ; avec un esprit tordu, on pourrait même trouver ça de très mauvais gout, cette proximité avec l’expo sur les origines de l’homme. Mais c’est pas grave, Papa, profite donc de l’exposition temporaire « The Beautiful Time », photos et video de Sammy Baloji (Lubumbashi, R.D.Congo) http://www.mnh.si.edu/exhibits/the-beautiful-time .

Avril2012 Wash.DC Memorials

A l’est et au sud du Washington Monument (l’obélisque), sur les rives du Potomac, s’étalent une flopée de « Memorials » honorant les soldats des différentes guerres et les grands hommes, le monument du Vietnam et celui de la guerre de Corée sont très originaux et changent des bon vieux monuments aux morts (sur)plombant de leurs drapeaux de pierre la France des villages.
Le Lincoln Memorial fait face au Monument et la gigantesque statue assise de Lincoln dans son temple dorique est un incontournable de Washington DC.
Le Martin Luther King Memorial est le petit dernier, pas vraiment petit en fait, inauguré en 2011 par B. Obama. Il symbolise plein de messages positifs et est magnifiquement situé mais manque un peu de grâce ou de légèreté ou de patine du temps peut-être. La date de l’anniversaire du révérend, le Martin Luther King Day est un jour férié national depuis 1986. Les concepteurs du projet dans les années 90 n’ont sans doute pas imaginé, même dans leurs rêves les plus fous, que le président qui inaugurerait le monument serait un noir.
Le Memorial le plus beau est quand même celui de Franklin Delano Roosevelt, le seul président a avoir été élu 4 fois, la 2de Guerre Mondiale lui ayant permis de se représenter au delà des deux mandats maximum permis par la Constitution, il meurt juste après sa 4e élection et juste avant la signature de l’armistice de 1945. En 1921 il avait contracté la polio et ne pouvait plus se déplacer seul, il a caché autant qu’il l’a pu son infirmité et c’est vrai qu’on le voit toujours assis dans sa voiture ou dans un fauteuil mais jamais debout ou sur un fauteuil roulant, sauf à la fin. C’est le président ayant le plus marqué le XXe siècle, pas seulement pour la durée mais pour avoir sorti le pays de ses deux principales crises. Elu en 1933 pendant la Grande Dépression, il met en place le New Deal, une grande politique interventionniste pour sortir de la déchéance les nombreux citoyens réduits à la misère si bien décrits par Steinbeck dans ses romans et il fera de son pays le champion du monde libre durant la guerre. Il a laissé l’image d’un homme humble et courageux, soucieux des autres et même d’environnement. Le Memorial est très agréable  avec ses rochers, ses pièces d’eau, ses statues pleines de simplicité, comme celle de FDR avec son chien ou celles d’hommes faisant la queue è une soupe populaire.


Les cerisiers qui bordent le Tidal Basin sont un cadeau de 1912 du peuple japonais en signe d’amitié, c’était bien avant l' attaque de Pearl Harbour, perfidie inqualifiable pour les américains.
De l’autre coté du bassin Jefferson veille, debout, sous son simili-Panthéon. A proximité le discret et bucolique Memorial de George Mason, père de la Déclaration des droits de l’homme de Virginie en 1776 qui inspirera en 1789 celle de la Révolution Française et celle des Etats-Unis.

19avril2012 Wash.DC


Concert un jeudi soir au Axum, un petit resto éthiopien avec à l’étage un petit bar/lounge qui peut accueillir une cinquantaine de personnes et c’est très suffisant pour ce concert indé en semaine puisque nous devions être une trentaine (allez, sans compter la dizaine de zicos). Hellpie fait du métal riveté parfois de blues, ils sont très sympas puisqu’ils nous offrent leur cd, en fait ils l’offrent à tout le monde. Avec leur chouette nom Booze Riot http://boozeriot.bandcamp.com envoie comme annoncé du speed punk , leur chanteur pas bien grand mais aussi large que haut, tatoué et tourbillonnant, pogote dans le public jusqu’à ce qu’il ne reste plus devant eux qu’un gars, l’air défoncé, en chaussettes, pogotant avec entrain sous le regard inquiet du taulier du resto dont les quelques tables en bas restent désespérément vides, faut dire que la musique s’entend bien depuis le trottoir. Pour finir Replicant fait du hard core correct mais c’est moins fun que leurs prédécesseurs, on part avant la fin puisqu'en semaine le métro s’arrête à minuit.

Avril2012 Wash.DC National Gallery of Art

Encore un musée où on peut passer des heures sans en avoir complètement fait le tour, la National Gallery http://www.nga.gov a de nombreuses statues et des objets décoratifs au rez-de-chaussée et une très riche collection de tableaux européens du XIIIe à nos jours dont un fascinant Tentation de St Antoine d’un élève de Bruegel, comment un hollandais du milieu XVIe peut-il faire un tableau aussi fantastique et moderne ?

Il y a plein d’américains of course, parmi lesquels des tableaux de Catlin le prolifique peintre des indiens.


ils ont un joli nombre de français du XIXe : Manet, Degas, Monet, Renoir, Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Rousseau, Toulouse Lautrec…
https://images.nga.gov/en/set/show_content_page.html?category=16&set=10&page=1&page=1 et clou de la visite, c’est eux qui ont mon Gauguin préféré : Parau na te Varua ino, 1892 (en français Paroles du diable –ceci n’est pas un album de heavy metal-)

« Gauguin blablabla Tahiti blablabla vahiné blablabla floral blablabla sorcellerie blablabla main du peintre blablabla serpent bicolore blablabla ombres blablabla couleurs blablabla …»


Avril 2012 Wash.DC 18th St / U St.

Dans le quartier d’Adams Morgan, la 18th Street est agréable, bordée de cafés, restaurants, vintage shops et plusieurs record shops : Crooked Beat Records http://www.crookedbeat.com pour les puristes qui ne jurent que par le vinyle, Red Onion http://www.redonionrecordsandbooks.com qui vend quelques livres d’occase et surtout des vinyles lui aussi et Smash http://smash.dead-city.org/wordpress d’esprit plus jeune, ils ont des cd et pas mal de fringues et même des Converse et Doc martens, Oï ! Tous ces magasins ont l’air de vivre en harmonie puisqu’ils se font de la pub mutuellement, on y trouve bien sûr les flyers des soirées indé et y en a chaque semaine.
Bon sang le vinyle est increvable comme José Wales ; confit dans mon ignorance crasse je ne pensais pas qu’il y avait encore tant de gens avec un tourne-disques (pardon, une platine, excusez mon provincialisme insulaire), il est peut-être temps de dépoussiérer les vieux skeuds et la 33 tours qui traine au fond de l’armoire et de regarder si elle marche encore, « on les aura José, on les aura ».
L’autre coin sympa est autour de U Street avec beaucoup de bars et scènes rock, le Black Cat http://www.blackcatdc.com avec son bar, sa grande salle de concert à l’étage plus une petite salle à l’arrière du bar, le Velvet Lounge http://www.velvetloungedc.com avec une petite cour à ciel ouvert à l’arrière et des concerts à l’étage, le DC9 http://www.dcnine.com avec un petit bar, une petite salle au 1er et une chouette petite terrasse couverte sur le toit, le 9 :30 http://www.930.com, ... C’est aussi un quartier de restos éthiopiens, attention à ce que les serveuses vous font commander, dans certains ça pousse à la conso et l’addition peut être épicée (j’aurais du me méfier après les récits addisabébiens d’Appollo).
Dans U St. se trouve aussi le Ben’s Chili Bowl, un « diner » (snack cafeteria) des années 50 qui est une institution locale et s’enorgueillit d’avoir comme habitués Bill Crosby et la famille Obama, c’est sympa, simple, bon et pas cher, au dessus de la table ou on s’est assis : un portrait de Sarkozy et Carla Bruni sortant du Ben’s ! Probablement sur une suggestion de Barack O. (une blague peut-être), ça a du les changer du Fouquet’s.

Avril 2012 Wash.DC Mall



[spécial dédikaks aux Washington Dead Cats]


Le Capitole est un hénaurme bâtiment, c’est le centre du pouvoir démocratique de l’hyperpuissance étatsunienne, ici siège le Congrès : représentants (=députés) et sénateurs. Vers l’ouest s’étend le Mall, bordé par les musées, jusqu’au Washington Monument, un gigantesque obélisque (ohhh les copieurs), vers le Nord des jardins mènent à la grande gare d’Union Station. Si vous tournez  dans une des rues à gauche avant d’atteindre la gare, en fin de journée vous tomberez sur une cour des miracles washingtonienne, des dizaines de clochards attendant avec leurs ballots autour d’un centre d’accueil des sans-abris, ça surprend à quelques minutes du Capitole. Mais finalement c’est plutôt bon signe que les messieurs en col blanc de la mairie ou du Congrès n’aient pas fait dégager dans un endroit plus discret ces bannis du rêve américain.
Au Nord du Washington Monument la Maison Blanche aux abords quadrillés de voitures marquées « Secret Service » et, Cocorico, dans le Lafayette Square, adjacent à la résidence présidentielle, les statues de Rochambeau et Lafayette veillent sur les arrières du président américain.


L’écureuil comme l’homme s’urbanise et s’adapte au monde moderne, il faudrait faire des études sur cette évolution, par exemple l’écureuil des villes est-il plus obèse ou mieux coiffé que son homologue des forêts ?


Les chiens eux se sont bien sédentarisés et il ne leur reste plus qu'à se mettre à fumer.



avril 2012 Washington DC musée amérindien

Wahington regorge de musées (de la Smithsonian Institution), immenses et bien conçus, et gratuits en plus. On m’a prévenu qu’un mois sur place ne serait pas de trop pour en faire le tour.

Le musée des Indiens Américains http://nmai.si.edu/home a été conçu par des architectes d’origine amérindienne, le musée représente les communautés de tout le continent américain et pas seulement des USA. Il y a même une expo sur la réserve caraïbe de l’ile de La Dominique aux Antilles que j’avais moi-même visité avec étonnement il y a une dizaine d’années, ces derniers représentants de la culture Caraïbe/Arawak font vraiment figure de dernier des Mohicans, ils sont quelques milliers, très métissés avec la population créole et ne parlant plus leur langue d’origine, mais leur réserve existe bel et bien et un de leurs responsables explique sur une vidéo qu’il a dû, durant une rencontre au musée, démentir un intervenant en expliquant que non, les indiens Caraïbes n’étaient pas encore totalement éteints comme tout le monde le pensait puisqu’il était là et bien vivant. Un espace est aussi consacré à une communauté de métis franco-indiens du Manitoba (Canada), si vous ne connaissez pas l’histoire de ces métis lisez donc la BD Louis Riel de Chester Brown.
 On a bien sûr droit à toutes les traitrises et actes peu civilisés de l’homme blanc dans sa conquête de terres indiennes et on peut voir le fusil de Géronimo. Hugh !
Des panneaux expliquent que les réserves, grâce à leur autonomie (reconnue par la Cour Suprême dans ce domaine), peuvent créer des casinos et engrangent ainsi des revenus parfois énormes. Des chefs indiens reconnaissent que cela a créé des conflits dans les tribus, de nombreux indiens étant contre cette nouvelle corruption mais que c’était finalement le seul moyen pour eux de se développer et de protéger leur culture en récupérant ainsi une partie des richesses dont ils avaient été spoliés par l’homme blanc. Je me demande si ces casinos ont attiré comme chez nous des mafias genre gang corse de la Brise de mer, y a-t-il guerre des gangs entre la bande cheyenne de Tornade sur la Prairie et le posse sioux de Fumées dans le Canyon ? Beau sujet pour décrocher le Pulitzer.

Il y a une belle citation d’un chef indien dans le Routard : « Quand les hommes blancs sont arrivés, nous avions la terre et ils avaient la bible, ils nous ont appris à prier et nous avons fermé les yeux, quand nous les avons rouverts, ils avaient la terre et nous avions la bible ». Amen.

6 avril 2012 Washington DC


Le quartier est très joli mais un peu excentré, une ligne de bus passe à proximité qui va au Metro (en passant par le labo de Pascale) mais elle ne fonctionne pas le week-end, il faut marcher jusqu’au centre commercial à 1/2h pour avoir un bus qui circule tous les jours. Je pourrais développer le récit sur les transports en commun de Washington mais Jean Rolin a déjà fait ça sur ceux d’Hollywood dans son dernier livre (pas le meilleur qu’il ait écrit d’ailleurs), il y a quand même des métros jusqu’à 3 h les vendredis et samedis soirs et des taxis à des prix abordables la nuit aux stations (environ 20 dollars pour 8 miles).On décide donc de sortir dès le premier vendredi et on déniche un petit concert indé organisé par un label local dans le quartier de U street, le quartier un peu crade de Washington, c’est pas un bidonville mais ça fait un certain contraste avec le quartier des ambassades qui est à 5 min. à pied.

Le groupe tête d’affiche « the Penetrators » est parait-il un groupe mythique punk des années 70… ! Il y a quelques types plus tout jeunes et on réalise que ce doivent être les musiciens puisque si le groupe existait déjà dans les seventies, les mecs doivent approcher la soixantaine, il y en a un qui sort du lot, un hybride de Cloclo et Joey Ramone, tendance Dave. La salle est petite, elle est bien pleine avec la centaine de personnes présentes, c’est quand même pas donné pour une soirée indé, 15 $ l’entrée et les bières, des grandes cannettes de Sapporo, bière japonaise (!) à 8 $, mais à Washington les bières sont chères dans les bars, j’espère pour la suite du séjour que c’est que à Washington et pas partout pareil…
En fait le groupe de vieux sont l’autre tête d’affiche « The Bizarros » et c’est pas avec ça qu’on va pogoter, mais c’est rigolo (ou pathétique peut-être) de voir « Dave Ramone » à la guitare et le chanteur s’époumoner avec sa tête de tenancier de pizza mafieux dégarni. Dans « The Penetrators » il n’y a en fait plus que le chanteur qui soit d’époque et en dehors du nom, il n’y a rien de génial dans le groupe. Le seul groupe vraiment bien de la soirée était les « Suns of Guns » avec leurs morceaux garage énervés http://www.youtube.com/watch?v=a3wnVe7ThX8, on croise leur guitariste dans la salle et on lui dit tout le bien qu’on pense de leur groupe et le type disparait aussitôt, pas très causants les gars, mais en fait il réapparait au bout de quelques minutes avec deux vinyls du groupe qu’il nous offre… Sympa ou alors peut-être en ont-ils un stock qui les encombre et qu’ils sont contents d’offrir à deux improbables frenchies disant du bien de leur groupe.

3-5avril 2012 WashingtonD.C. U.S.A.

Aéroport de washington, bon sang, je vais fouler pour la première fois de ma vie le sol des Etats-Unis d'Amérique avec bien sûr dans la tête les paroles de Joe D. : "L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai" http://www.youtube.com/watch?v=-XUBRF8gNcI (arfff). Tout le monde m’avait dit que le passage à la police des frontières était très pénible, eh ben pas du tout, ça a été plutôt rapide et sans problème, le policier nous a même gratifié d’un « au revoir » en français. Chris, le responsable du labo où Pascale va bosser en tant que « visiting scientist » nous attend à l’aéroport et nous emmène chez Lynn qui va nous louer une chambre pour le mois d’avril. Chris est très sympa et ne semble pas dénué d’ironie, ce qui n’est pas étonnant  puisque c’est en fait un britannique naturalisé américain.
On n’est pas à Washington D.C. mais dans sa grande banlieue au bout de la Red Line du Metro, à Rockville (Maryland) [c’est un pur hasard ce nom hein, on n’a pas programmé le voyage pour se faire ensuite Punktown, Garage City ou Grungeburg…]. Ce n’est pas franchement rock’n roll comme endroit d’ailleurs, la maison est dans un joli suburb typiquement américain, des maisons proprettes, des gazons impeccables, des jardins méticuleusement entretenus, des drapeaux américains sur plein de maisons et comme c'est le printemps plein d'arbres en fleur (c'est le Cherry Blossom Festival à washington), le lendemain je traverse le quartier à pied pour aller au centre commercial voisin (une demi-heure de marche quand même) et j’ai la sensation d’être dans Edward aux mains d’argent, tout est beau et parfait mais au bout d’un quart d’heure ça devient franchement déprimant, j’imagine que pour eux la Ravine des Sables doit ressembler à un taudis (le chaos vaincra !)
Par contre le jardinet arrière donne directement sur la forêt du Seneca Creek State Park et ça c’est génial, de la fenêtre de la cuisine on voit des écureuils, plein d’oiseaux, beaucoup plus gros qu’à la case, des daims, si, si, c'est vrai, et il y a parait-il un raton-laveur qui vient faire les poubelles, il ne manque plus qu’un peau rouge (un Seneca) nous observant assis sous un arbre, immobile et silencieux.


23mars-3avril 2012 AuvergneUSA

Prélude bougnat (eh oui, Pascale est d’origine auvergnate alors on passe voir sa famille avant d’aller aux States, le Massif Central c’est un peu le Far West français parait-il).
Si vous passez par Vichy (quelle drôle d’idée) allez donc chez le fromager Meunier, à coté de la grande Poste, M. Meunier, en tablier et béret, semble avoir esquivé le passage à l’an 2000 et vous attend entouré d’étagères sur lesquelles reposent toutes sortes de fromages fleurant fort le terroir, vous allez ressortir les bras chargés et on vous suivra à l’odeur. Bondiou, comme ce fromage bleu de je sais plus où va me manquer.
A Clermont, petit clin d’œil américain, le FRAC propose une chouette expo d’œuvres de David Lynch, essentiellement des lithographies, il y a un couloir décoré de rideaux rouges avec la musique de Twin Peaks se déclenchant quand vous entrez, vous êtes l'agent Cooper, c’est génial… Belle citation de Lynch qui dit (à peu près) : "Les gens veulent qu'une oeuvre d'art ait une signification alors que leur propre vie en est dénuée". On peut visionner les chapitres de sa série d’anims crades Dumbland sur la famille d'un gros beauf américain bête et méchant http://www.youtube.com/watch?v=x8mwRrnPR3g (comme j’ai hâte de voir ces rednecks de près).

Tant qu’on y est je vous mets la video de Crazy Clown Time, un clip de Lynch sur un morceau de Lynch http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=6QJpY2VNP0E