Lundi 29
dec. 2014
On débarque
à l'aéroport de Johannesburg pour notre énième séjour sud africain, direction
le Smoking Dragon Festival qui se déroule à l'Amphithéâtre Backpackers dans le
Drakensberg, face aux montagnes du Lesotho, à mi-chemin entre Joburg et Durban.
On a déjà participé à ce festival du nouvel an l'année dernière, un petit
festival sympa, 2000 participants, une scène et une cinquantaine de groupes et
Djs.
On retrouve
Loandi des Cortina, Ryan des Slashdogs, les Black Math, les Brafcharge, les
Moths, on n'est plus vraiment en territoire inconnu et toutes ces retrouvailles
sont bien sûr arrosées, on ne voit pas grand chose des concerts du premier
soir. On sympathise avec un ami de Ryan : Michael Schmidt, journaliste et
anarchiste qui a écrit le livre Cartography
of Revolutionary Anarchism, traduit en français chez Lux éditeur.
(http://www.luxediteur.com/content/cartographie-de-l%E2%80%99anarchisme-r%C3%A9volutionnaire)
(http://www.luxediteur.com/content/cartographie-de-l%E2%80%99anarchisme-r%C3%A9volutionnaire)
Mardi 30
dec. Petit tour au bassin des Cascades du Royal Natal Park, dans le voisinage,
où les festivaliers vont faire trempette. Auriel et Tessa (Cortina) arrivent avec le fameux minibus de Conrad qui a servi à la tournée des Kilkil en août. Belle affiche
pour le deuxième soir : The Moths, Black Math, Cortina Whiplash, nombreux aller-retour
entre la scène, la tente et le bus pour des tournées de rhum Père Labat (parce que
faut quand même reconnaître que les Antillais sont meilleurs que nous dans ce
domaine-là) ou de Jagermeister, plus les bières aux deux bars du festival bien
sur.
Merc. 31
dec. 2014 Beaucoup de
nuages et cela est bon, ça permet de faire la grasse mat. dans la tente et de
cuver au frais. Après un bon repas au Little Switzerland, petit resto sur un
col à 20 bornes du festival, en avant pour la dernière soirée et le nouvel an.
Concert des Pranx, le nouveau groupe de Purity, ex Fruits and Veggies, les BCUC
qu'on a déjà vus au Oppikoppi, Follow me follow you, pas mal, un rock déstructure
mais avec une chanteuse qui en fait trop ou pas assez, Shadowclub, très en
place, sur lesquelles un joli brin de fille vient plusieurs fois se trémousser
avant d'être à chaque fois raccompagnée par la sécu, ce qui provoque un effet
comique de répétition sûrement pas au programme du groupe.
Eh c’est la
nouvelle année ! Avec de gros trous de mémoire, en compagnie d'une fine équipe
à l'étage du bar du Backpackers, dont le fameux et toujours bien sapé Jean René
from Kinshasa...
Happy New
Year, my friends…
Jeudi 1 janv. 2015 On a prévu
le coup et réservé une nuit de plus pour se remettre avant de reprendre la
route, et on quitte la tente pour une vraie chambre avec salle de bain, c'est
pas du luxe, les Cortina aussi jouent les prolongations, mais tout le monde a rejoint
l'oreiller avant 22h, sauf Auriel, championne toutes catégories d'endurance au
bar, qui enterre tout le monde..
Ven. 2 janv. Direction
Clarens ou on trouve une piaule « ruche » au Backpackers. Joli
village très touristique plein de galeries d’arts, antiquaires, restos et bars.
Le resto Highlanders a une belle carte avec d’excellents escargots, il y a des bars
avec de la « live music » mais c’est pas trop rock.
Sam. 3 janv.
Clarens-Ladybrand par la route touristique R26. Un paysage verdoyant au relief
tourmenté avec des butes et remparts de calcaire perçant la surface de la
terre, des vaches frôlant des précipices surplombant des ravines irriguant de
belles vallées fertiles où se nichent des villages agricoles de
l'Etat Libre (ex d'Orange), ancienne république boer, aujourd'hui province de
la nouvelle Afrique du Sud multiraciale. On traverse Bloemfontein, capitale de
la province et lieu de naissance de Tolkien. On décide de filer sur la N1 à
travers le Karoo et on s’arrête à Beaufort West à l’hôtel Sun1, genre de
Formule1 local.
Dim. 4 janv.
Arrivée au Cap, on trace vers Cape Point National Park ou on a réservé une
tente au tented camp de Smitswinkel, en fait c’est pas vraiment dans le parc et
on est enfermé dans une zone grillagée, ça vaut mieux pour être protégé des
babouins qui peuvent être agressifs, de plus un vent fort s’est levé et
rafraichit sérieusement la température. Alors on boit de l’Amarula dans notre très confortable tente (qui est en fait incorporé à une vraie petite cabane)..
Lundi 5 janv. On n’avait pas fait Cape Point lors de
notre précédent séjour au Cap alors que c’est une visite à ne pas rater, les
vues sont superbes et le Cap de Bonne Espérance à l’air bien sympathique par
beau temps, il y a des plages sympas dans le coin mais l’eau est vraiment trop
froide. Un babouin s'accroche au pare-brise arrière en passager clandestin mais finit par glisser, l'essuie-glace est sauf.
On va dormir
au Backpackers de Simons Town, ou on a déjà dormi et on retourne voir les
célèbres manchots des Boulders, ils sont toujours là mais des sentiers ont été
aménagés et il est quasi-impossible de descendre sur le littoral au milieu des
manchots comme on l’avait fait il y a 7 ans et c’est sans doute pas plus mal
pour la tranquillité des volatiles.
6-7 janv. Remontée par la cote Atlantique de la péninsule, belle vue sur Hout Bay. On
va squatter chez Anton, Claudette et leurs enfants, dans le quartier de
Pinelands, il y a un supermarché à coté mais ils ne vendent pas d’alcool, Anton
nous explique que c’est un district sans alcool, comme les « dry
county » en Amérique, je ne savais pas que ça existait en Afrique du sud,
heureusement ils sont plutôt rares… Anton est un des fondateurs de Bitterkomix
et est à présent un auteur reconnu mondialement dans l’art contemporain mais la
star c’est Claudette, qui fait de la sculpture et a réalisé les célèbres
statues des 4 prix Nobel sud-africains que l’on voit au Nobel Square sur le
V&A Waterfront, du coup cela lui a permis de rencontrer Nelson Mandela à
l’époque, la classe !
Beaucoup
plus prosaïquement, au Waterfront il y a aussi le De Akker,
restaurant belge, qui sert des moules frites excellentes une fois, à déguster en buvant un
chardonnay local, avec la Table Mountain en arrière-plan.
Jeudi 8 janv.
On a réservé une chambre au Ashanti guesthouse (au centre du cap dans les
Gardens), pour le week-end durant lequel on va faire une tournée des bars et
suivre les Black Math qui sont en tournée au Cap, ça tombe bien. On démarre au Aces'n
Spades où les Black Math jouent seuls (le son est un peu pourri mais leur
énergie fait roquer la salle).
Ven 9 janv.
On prend le ferry pour visiter la tristement célèbre Robben Island qui servit
de prison pour Mandela et de nombreux militants anti-apartheid. Pas vraiment
passionnant comme tour, si ce n’est pour les manchots, qu’on trouve ici aussi,
et qui se carapatent quand ils voient les bus de touristes arriver. En mer les
phoques (ou otaries ?) jouent et surfent dans le sillage du ferry.
Le soir on dine chez Conrad qui est fan de pêche et amateur de rhum réunionnais dans ses escapades de pêcheur, ces bouteilles sont en fait le paiement du dessin Rock à La buse 2014. (http://feathersandfluoro.com/?p=9197).
Passablement
éméchés, on va finir la soirée au Mercury, grosse salle rock du Cap, on a raté
les Black Math et un autre groupe, on voit le dernier : Dead Lucky, dont
les fans portent un blouson avec leur nom en patch cuir façon bikers.
Sam. 10
janvier
Les Side St
studios sont d’ anciens ateliers/entrepots rénovés, on y trouve, entre autres
une librairie d’art /BD et des studios d’artistes comme celui de la
mondialement célèbre et très sympa Faith 47, connue pour ses œuvres de street
art, elle a un grand studio lumineux en hauteur, avec des vues sympas sur Le
Cap, c’est chouette, la vie d’artiste. Dans la cour des concerts commencent en
début de soirée avec Sol Gems (JHB), puis Médecine Boy du Cap (https://www.facebook.com/gimmeyourmedicineboy),
un duo psyché qui s’occupe aussi de l’asso Psych Night qui a organisé la
tournée Black Math et font venir aussi des groupes américains, dans un mois ils
accueillent les Allah Las from Los Angeles. Et pour finir Black Math qui met
tout le monde d’accord, ça déchire. On rencontre le redac-chef d’une belle
revue gratuite The Lake (http://thelake.co).
C’est pas fini, il y a un autre concert au bar Hectic on Hope (à l’étage du Stags Head) où vont jouer Changeling et Black Lung (https://www.facebook.com/blacklungband) un groupe dont on a déjà entendu parler et qui dépote, trois blonds chevelus, tel un posse de surfeurs et travestis en robe noire, z’ont l’air bien barrés, on est trop vannés pour aller leur causer à la fin du concert. (En plus ils font des chouettes affiches arty, à l’ancienne, placardés dans la rue, un truc qu’on fait plus, faudrait s’y remettre.)
C’est pas fini, il y a un autre concert au bar Hectic on Hope (à l’étage du Stags Head) où vont jouer Changeling et Black Lung (https://www.facebook.com/blacklungband) un groupe dont on a déjà entendu parler et qui dépote, trois blonds chevelus, tel un posse de surfeurs et travestis en robe noire, z’ont l’air bien barrés, on est trop vannés pour aller leur causer à la fin du concert. (En plus ils font des chouettes affiches arty, à l’ancienne, placardés dans la rue, un truc qu’on fait plus, faudrait s’y remettre.)
Dim. 11
janvier On quitte
Cape Town mais avant on prend un café à The Eye (https://www.facebook.com/THEEYEct), un nouveau lieu génial en
plein centre qui fait disquaire/libraire/galerie/café/… et est le QG de deux
labels Roastin’ Records (http://roastinrecords.com) et Angry Africa (http://www.angryafrica.com), les tauliers étaient aux
concerts hier soir, ont un petit voile de fatigue sur le visage, comme nous, et
nous demandent « vous êtes les gars de La Réunion ?», té, on est
devenu des stars. Le lieu est génial, ils organisent même des concerts et servent
un très bon café en attendant d’avoir une licence pour servir de l’alcool. En
face se trouve le Milestone Studio (https://www.facebook.com/pages/Milestone-Studios/38626916910) dont l’ingé-son Warrick vient
régulièrement prendre son petit noir, Warrick fait aussi partie des mythiques Kalahari
Surfers (https://www.facebook.com/kalaharisurfers), faisant un gros doigt à
l’apartheid depuis 1982. Bon sang, cette ville est géniale avec sa scène rock
et arty, on reviendra, mais pour l’instant les vignobles nous appellent.
Direction
Stellenbosch où on prend une piaule au Banghoek Place, on mange un bout au
délicieux et ombragé restaurant du jardin botanique.
Le soir on boit un verre au bar Bohemia qui fait des concerts en période universitaire. (https://www.facebook.com/bohemiaSTB)
Le soir on boit un verre au bar Bohemia qui fait des concerts en période universitaire. (https://www.facebook.com/bohemiaSTB)
Lundi 12 janv. Franschoek,
« le coin des français », est le village des premiers colons huguenots,
très joli et touristique.
On va visiter au hasard quelques domaines viticoles
où tout n’est que luxe, calme et volupté, vues magnifiques, accueil
confortable, le vin ça rapporte. On commence par Holden Manz car on a visité
en ville une belle galerie d'art contemporain qui portait ce nom, les deux sont
effectivement liés, puis le domaine de La Motte et pour finir Grande Provence,
le retour est joyeux et un peu flou.
Mardi 13janv. On reprend la
N1 vers le Nord-Est, De Doorns est la dernière vallée avec des vignes avant de monter
vers le karoo. On a droit à une séquence « Orages sur le Karoo »,
dans quelques jours ce désert va probablement se transformer en vertes prairies éphémères.
On fait 990 km dans la journée pour aller dormir à Bloemfontein, on va boire un verre au Die Mystic Boer, où on était déjà allé, c’est calme puisque ce sont les vacances universitaires, le bar a toujours l’air sympa mais évitez de commander leurs pizzas si vous voulez rester sur une bonne impression.
On fait 990 km dans la journée pour aller dormir à Bloemfontein, on va boire un verre au Die Mystic Boer, où on était déjà allé, c’est calme puisque ce sont les vacances universitaires, le bar a toujours l’air sympa mais évitez de commander leurs pizzas si vous voulez rester sur une bonne impression.
Merc 14 janv. Retour à Johannesburg où on retrouve Olivier (Appollo) et Domi, de
retour du Kruger, au marché africain de Rosebank Papa Olivier fait montre de
ses indéniables talents congolais de marchandage. On boit des coups au Xai Xai
bar de Melville dans la 7th St., repaire de Ryan et de nombreuses autres
aimables personnes. En face du bar se trouve un chouette barber shop Freedom
Hair qui sert du bon café si comme moi vous n’avez pas besoin d’une coupe (https://www.facebook.com/pages/Freedom-Hair/135448106528608) (encore un ami de Ryan mais
tout le monde connait Ryan par ici, je le surnomme the white wolf of Melville
et dois expliquer l’expression française « connu comme le loup blanc »,
ça lui plait bien, normal pour un Slashdogs)
Jeudi 15 janv. Ryan a une
petite maison, pas trop entretenue, dans Sophiatown, quartier populaire voisin
de Melville et c’est la première fois que je dors à Johannesburg dans une
maison qui n’est pas une forteresse, il n’y a pas de barbelés électrifiés ou de
surveillance par une compagnie de sécurité privée, mais comme le dit Ryan, il
n’y a pas grand-chose à voler et les gangsters vont plutôt attaquer les maisons
des quartiers riches. Je découvre que Sophiatown s’appelait autrefois Triomf,
c’est le quartier qui a donné son nom à l’excellent roman white trash afrikaner de Marlène Van
Niekerk.
Il y a un petit pavillon dans le jardin qui est loué par Xavier, un
sympathique jeune chercheur français, herpétologue (spécialiste des serpents),
ce dernier passe la semaine dans le bush et revient le week-end, six cartons
sont alignés chez lui, chacun contenant une énorme vipère africaine qu’il
manipule avec aisance, je n’ai pas peur des serpents mais ne peux réprimer un
petit frisson et j’imagine bien la tête d’un cambrioleur ouvrant les cartons…
pas besoin de sécurité privée.
On dine au restaurant
Lucky Bean où travaille Loandi, bonne adresse avant d’aller finir la nuit au
Xai Xai (prononcez Chaï Chaï).
Ven. 16 janv. Ce soir il y
a un concert des Make Overs (https://www.facebook.com/pages/Make-Overs-band-page/107863155939453) au Rumours Lounge, un
duo/couple rock dont on a plusieurs fois entendu parler, ils ont déjà fait deux
tournées aux USA et c’est vrai qu’à eux deux ils envoient, ils sont très sympas
et dans l’esprit total DIY, on cause avec eux alors qu’ils vendent leur merch.
au cul de leur van et ça les botterait bien de venir faire une tournée à La
Réunion.
Sam. 17 janv. Visite du
quartier de Maboneng, un quartier central récemment rénové avec galeries, bars,
restos, c’est étonnant, il suffit de traverser la rue pour se retrouver dans le
downtown avec des batiments délabrés et un feeling beaucoup moins arty. On finit
à Melville au Café Mexicho, aux murs couverts d’affiches de western spaghetti,
à écluser des pichets de margaritas. Caramba !
Dim. 18 janv. Retour à
Maboneng où il y a même un cinéma indépendant : le Bioscope (http://www.thebioscope.co.za), on mange au Canteen du block
Arts on Main (http://www.mabonengprecinct.com/properties/developments/arts-main). Puis balade à Constitution
Hill, c’est fermé mais on peut quand même se promener dans les jardins et la
galerie et c’est agréable ces espaces déserts le dimanche.
Dernière
soirée, au Xai Xai évidemment.
Lundi 19 janv.
Aéroport-Maurice-Réunion-lakaz, dans la valise le vin sudaf a remplacé le rhum.
J'avais pas vu ce voyage là… Nous on avait bien aimé la visite de Robben Island, guidée par un ancien détenu, compagnon de cellule de Nelson. Très émouvant. En plus yavait des manchots et c'était les premiers qu'on voyait. Alors on a fait un voeu. Je sais plus quoi, sûrement un truc très bath.
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