Sam.11/Dim12 juillet
En route pour le Pacifique. Réunion – Maurice (où la bière
pression est outrageusement chère à l’aéroport) –Perth avec une escale de 10h
le dimanche, on prend le bus pour aller trainer au centre-ville de Perth, d’où
l’on prend finalement le train/métro pour aller se poser dans un café de la rue
touristique du port de Fremantle, rue que semble apprécier quelques bikers du dimanche
en Harley que l’on voit passer à plusieurs reprises dans un sens puis dans
l’autre, ce n’est pourtant pas l’espace qui manque en Australie… On repart sur la
confortable Air New Zealand pour Auckland, puis vol NZ 40 qui part le lundi
matin pour arriver à Tahiti le dimanche après-midi par le miracle rajeunissant
du passage de la ligne de changement de date, située au milieu du Pacifique.
Dernier petit vol sur Air Tahiti pour rejoindre l’ile de Raiatea (la
« capitale » des Iles sous le vent) où Pascale va pour le boulot (et
moi par pure solidarité de couple hein).
Dim12-Dim19 juillet (Raiatea) Le dimanche soir, on est
hébergé provisoirement chez Timeri, au matin, un cheval s’abreuve dans le
ruisseau qui borde sa maison, à l’ombre des arbres à pain, cocotiers et de la
végétation luxuriante, on n’est pas aux Marquises mais l’esprit de Gauguin
n’est pas loin.
Uturoa, le chef lieu est dominé par le mont Tapioi et ses
deux grandes antennes, un large sentier y mène en moins d’une heure et offre un
beau point de vue sur le nord de Raiatea et sur l’ile de Tahaa (« l’ile
vanille ») au Nord et qui partage le même lagon. Plus loin, au N-O, on
voit la silhouette facilement reconnaissable de Bora Bora, et à l’Est l’ile de
Huahine.
Le lundi soir on s’installe pour la semaine à la pension
Manava. L’hiver austral est ici bien moins frais qu’à La Réunion, et comme chez
nous il est normalement synonyme de saison sèche, mais cette semaine on va
avoir des passages pluvieux presque tous les jours.
Au S-E de Raiatea se trouve le marae Taputapuatea, les marae
étaient dans la culture polynésienne des sites religieux et politiques
importants avant l’arrivée des Européens, ce sont des esplanades de blocs de
coraux et de roches, celui de Taputapuatea est d’une importance particulière
car il était considéré comme le site originel de la mythologie polynésienne par
toutes les iles du triangle polynésien, Nouvelle Zelande – Hawai – Ile de
Pâques, qui venaient régulièrement dans leurs grandes pirogues pour des
cérémonies sur ce grand marae (avec des sacrifices humains apparemment…). Les
chefs d’alors avaient divisé leur monde en deux camps, le coté clair et le coté
sombre (« Luke, je suis ton père »).
[Aux temps
anciens, il existait plusieurs réseaux d’alliance entre îles ou groupement
d’îles dans la Polynésie orientale.L’un de ces
réseaux d’îles avait pour siège le marae Taputapuatea, plaçant ce dernier au
cœur d’une grande « Alliance amicale » entre les îles
composant Te Ao Uri no te Faatau Aroha (trad. « Pays sombre de l’Alliance
amicale » : Raiatea, Huahine, Tahiti et ses dépendantes, Maiao, Iles
Australes) et ceux composant Te Ao Tea no te Faatau Aroha (trad. « Pays clairs
de l’alliance amicale» : Tahaa, Bora Bora, Iles Cook,
Rotuma, Aotearoa). La tradition orale raconte qu’un meurtre commis par le
représentant des pays du côté clair, Paòa-Tea, surla personne
du représentant des pays du côté sombre Paòa-Uri, fut à l’origine de
l’éclatement de cette alliance amicale et d’un Tapu (trad.
Tabou) ancestral à l’encontre de tous les résidents des îles composant
l’ancienne alliance Te Ao Tea no te Faatau Aroha qui les a privés du
droit de fouler de nouveau le marae Taputapuatea, pourtant devenu «
international ».]
Le 13 juillet au soir on est invités dans les jardins de
l’administrateur des iles sous le vent, l’équivalent d’un sous-préfet, une garden-party quoi, mais sans le faste
d’une fantasmée réception de l’ambassadeur, c’est très décontracté et bon
enfant, à la tahitienne. Guy, un des principaux planteurs de vanille de Raiatea,
très sympa, nous approvisionne régulièrement en cannettes de bière. Le 14
juillet c’est jour de défilé, mais ici oubliez le coté martial des
Champs-Elysées, des groupes très colorés et variés se succèdent dans la zone du
Heiva : associations sportives avec leurs pirogues, leurs vélos, troupes
de danse, associations de quartier, ... derrière de superbes chars végétaux. Le
mois de juillet est un bon mois pour visiter la Polynésie puisque c’est le mois
des Heiva, sortes de festivals/kermesses organisés dans chaque commune avec des
concours de danse tahitienne (une véritable institution en Polynésie), de
chant, des sports traditionnels (courses de pirogues, cueillette et décorticage
des cocos, porter de fruits ou de pierres, …). Pour l’occasion un véritable
village éphémère en palmes et végétaux sort de terre autour d’un site
accueillant les spectacles.
J’accompagne par moments Pascale dans ses visites de
vanilleraies et je constate qu’il y a des arbres à pain (uru en tahitien, arbre
originaire de Polynésie) avec des feuilles différentes de celles de chez nous,
et l’on m’explique qu’il existe des dizaines de variété d’arbres à pain, les
voyages forment la jeunesse (et les quarantenaires…). La brasserie Hinano a
même produit une bière « Pia Uru » utilisant du fruit à pain comme ingrédient,
pas mauvaise si l’on fait abstraction de l’odeur un peu sucrée.
On passe une journée
sur Tahaa, l’ile sœur de Raiatea, où l’on assiste au marché des producteurs
de vanille, les planteurs et acheteurs/préparateurs se réunissent pour
fixer les prix et contrôler la qualité des vanilles vertes. La porte-parole des
planteurs réclame un prix d’achat de 12000 Francs Pacifique (ce qui est
plutôt élevé mais la production étant moindre que les années passées, les cours
montent), les acheteurs refusent, trouvent le prix abusif (mais ils n’ont
semble-t-il pas vraiment le choix). Après une demi-heure de regards courroucés,
de messes-basses et de diatribes, un acheteur propose 11000 FP et tout le monde
retrouve le sourire et se serre la main, les sacs de vanille vertes s’échangent
contre de grosses liasses et les acheteurs repartent sur leurs bateaux rapides.
Le Tiare Apetahi est une fleur endémique de Raiatea qu’on ne
trouve que sur le plateau Temehani qui en était autrefois couvert, la fleur
était autrefois réservée aux aristocrates. La création de pistes 4x4 et une
collecte intensive des fleurs en ont fait une plante menacée d’extinction car
elle est très fragile et croît très lentement. Elle est aujourd’hui protégée et
Thierry Laroche, guide de Raiatea, nous emmène sur les superbes sentiers de
randonnée, à la découverte de la mythique fleur après une petite halte au
bassin de la reine, en dessous duquel nagent trois grosses anguilles.
Samedi 15 juillet, nous louons un petit bateau (moteur 15ch)
pour aller sur les motus (ilots qui forment la bordure du lagon) à l’Est de
Tahaa, le ciel est à peu près dégagé et les ilots sont magnifiques, on est dans
la carte postale. Le motu Ceran (à l’Est de Tahaa) est aménagé et le proprio de
l’ilot, très sympa, nous explique qu’il organise parfois des soirées le w-e en
faisant venir des DJs de Tahiti, et là on se prend à rêver de concerts rock sur
ce petit paradis. Au retour, on se fait offrir un café sur le Motu Atger qui
abrite une pension puis on se fait surprendre par un grain au milieu du trajet
retour, ce qui signifie navigation à l’aveugle, puisqu’on ne voit plus les
iles, au milieu des patates du lagon. Le ciel se dégage pour notre arrivée sur
Uturoa, auréolée d’un arc-en ciel.
Dim19-Ven24juillet(Tahiti-Maupiti) On passe quelques jours
chez Steph et Elise dans leur case avec piscine et vue sur Moorea à boire de
très bons cocktails qu’Elise nous prépare. On a ramené un cubi de rhum agricole
Isautier, vaut mieux prévoir des réserves, l’alcool est très cher en Polynésie.
Le 21 juillet le journal local La Dépêche
de Tahiti fait une page sur le projet sur la vanille pour lequel Pascale
est là et elle a droit à sa photo avec interview, une célébrité locale, mais à
l’aéroport et à Maupiti où on va passer quelques jours il faut croire que
personne ne lit le journal … Maupiti est une ile « sous le vent » à
l’Ouest de Bora Bora au sujet de laquelle tout le monde nous dit du bien (à
raison). Une petite ile haute (hauteur 380m) au milieu d’un lagon bordé de
motus. L"aéroport est sur un des motus.
Il n’y a que des pensions sur l’ile, pas d’hôtel, le maire a consulté les habitants par référendum quand un hôtel a voulu s’installer et ils ont rejeté le projet, c’est le village gaulois de Polynésie. La superbe plage de Tereia à l’Ouest fait face au motu Auira que l’on peut rejoindre à pied en un quart d’heure avec de l’eau jusqu’à la taille.
On fait une sortie bateau avec Sammy, PMT avec les raies mantas mais l’eau est trouble suite à la houle qui s’est levée et qu’on voit se briser sur la barrière et piquenique sur le motu Pitiahe qui borde l’unique passe étroite du lagon, devenue quasiment infranchissable avec les vagues. Petit cours de tressage de plats en palmes de coco, le mien est plutôt raté… puis orgie de poissons et de pain coco cuit sur la braise.
On passe une soirée au Heiva de Maupiti, presque mieux que celui de Raiatea, avec une salle verte de billards, une de baby-foot et même un petit night-club.
Un sentier grimpe sec (1h) jusqu’au mont Teurafaatiu (380m) avec des passages en varappe sur la fin. Superbe vue sur l’ile et le lagon, on peut distinguer la silhouette de Bora Bora au loin à l’Est.
Le jeudi c’est fête pour les touristes au heiva avec un four tahitien (porc, poisson, bananes, fruits à pain, … cuits à l’étouffée sous la terre pendant des heures) et surtout il y a les jeux, un peu comme les Highland games mais en version tropicalisée, porter de fruits, javelots (auquel je participe sans grand succés), porter de pierres (ça commence gentiment à 25kg pour finir avec une roche de 137 kg ! C’est difficile de résister à l’appel du galet mais je m’abstiens, je ne tiens pas à finir les vacances avec un tour de rein ni à me ridiculiser), décorticage de coco pour les locaux et spectacle de danse de la troupe locale pour finir.
Et c’est fini, l’ile est petite mais on serait bien resté beaucoup plus longtemps.
Il n’y a que des pensions sur l’ile, pas d’hôtel, le maire a consulté les habitants par référendum quand un hôtel a voulu s’installer et ils ont rejeté le projet, c’est le village gaulois de Polynésie. La superbe plage de Tereia à l’Ouest fait face au motu Auira que l’on peut rejoindre à pied en un quart d’heure avec de l’eau jusqu’à la taille.
On fait une sortie bateau avec Sammy, PMT avec les raies mantas mais l’eau est trouble suite à la houle qui s’est levée et qu’on voit se briser sur la barrière et piquenique sur le motu Pitiahe qui borde l’unique passe étroite du lagon, devenue quasiment infranchissable avec les vagues. Petit cours de tressage de plats en palmes de coco, le mien est plutôt raté… puis orgie de poissons et de pain coco cuit sur la braise.
On passe une soirée au Heiva de Maupiti, presque mieux que celui de Raiatea, avec une salle verte de billards, une de baby-foot et même un petit night-club.
Un sentier grimpe sec (1h) jusqu’au mont Teurafaatiu (380m) avec des passages en varappe sur la fin. Superbe vue sur l’ile et le lagon, on peut distinguer la silhouette de Bora Bora au loin à l’Est.
Le jeudi c’est fête pour les touristes au heiva avec un four tahitien (porc, poisson, bananes, fruits à pain, … cuits à l’étouffée sous la terre pendant des heures) et surtout il y a les jeux, un peu comme les Highland games mais en version tropicalisée, porter de fruits, javelots (auquel je participe sans grand succés), porter de pierres (ça commence gentiment à 25kg pour finir avec une roche de 137 kg ! C’est difficile de résister à l’appel du galet mais je m’abstiens, je ne tiens pas à finir les vacances avec un tour de rein ni à me ridiculiser), décorticage de coco pour les locaux et spectacle de danse de la troupe locale pour finir.
Et c’est fini, l’ile est petite mais on serait bien resté beaucoup plus longtemps.
Ven24-Mar28 (Tahiti-Moorea) Retour chez Steph, Elise et
leurs marmailles et on prend le ferry pour Moorea, l’ile qui fait face à
Papeete, et c’est dépaysant : de belles plages, de l’espace et peu de
monde, on comprend que des personnes choisissent d’habiter là et aillent
travailler à Tahiti en prenant le ferry matin et soir. On a pris une chambre au
joli hôtel Les Tipaniers depuis le bar duquel il est plaisant de siroter un
verre en observant le coucher de soleil, la routine polynésienne…
L’intérieur de l’ile est montagneux et très vert, de grands
arbres entourent des anciens marae, au lycée agricole on achète de la confiture
de fleur de tiaré.
Retour à Tahiti pour une dernière soirée avant le départ. Merci
Steph, Elise, Nadia, Tom, Vatea, Sam, et à bientôt j’espère (et que personne ne
prononce le mot tabou qui commence par an…et finit par …lle).
(et pis faut que je revienne pour travailler le salut polynésien avec sourire)
(et pis faut que je revienne pour travailler le salut polynésien avec sourire)
Une jolie publication et belles photos!
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